E14 – Réussir la coordination électrique avec les autres lots techniques

E14 – Réussir la coordination électrique avec les autres lots techniques

Sur un chantier, l’électricité n’est jamais seule. Chauffage, ventilation, climatisation (CVC), plomberie, sécurité incendie (SSI), désenfumage, structure… Tous les corps d’état partagent les mêmes espaces : faux plafonds, gaines verticales, trémies et dalles techniques.

Quand la coordination manque, les problèmes surgissent : percements impossibles, collisions entre réseaux, gaines saturées ou trappes inaccessibles. Autant de situations qui entraînent retards, surcoûts et tensions sur le terrain.

C’est précisément pour éviter ces écueils que la coordination technique entre les lots est indispensable.

Pourquoi la coordination est cruciale ?

Les exemples de conflits techniques sont nombreux et bien connus des chantiers :

  • Un réseau CVC occupe l’espace réservé aux chemins de câbles.

  • Le désenfumage monopolise toute la gaine verticale.

  • Les réservations de dalle ne correspondent pas au plan électrique initial.

  • Les trappes de visite deviennent inaccessibles après pose des réseaux.

Ces erreurs surviennent surtout lorsque les études sont menées en silo, sans concertation réelle entre les corps d’état.

C’est dans ce contexte que les méthodes de synthèse technique et l’usage du BIM niveau 3 prennent toute leur importance, permettant de croiser l’ensemble des disciplines dans une maquette numérique partagée.

Les bonnes pratiques pour un dossier exploitable

Un dossier technique efficace ne se résume pas à un empilement de documents. Il doit être organisé et facilement exploitable. Quelques pratiques simples font la différence :

  • Indexer le dossier avec une nomenclature claire (exemple : DTE_Projet_Nom_V1_2025.pdf).

  • Ajouter une fiche de version, précisant les dates et raisons des mises à jour (ex. : “Plan modifié suite aux remarques du 10/06/2025”).

  • Fournir le dossier sous plusieurs formats :

  • PDF pour une lecture simple par le client et les équipes.

    • DWG pour une exploitation future par d’autres professionnels.

    • Papier si demandé, notamment pour être laissé dans les armoires électriques.

Ma méthode de coordination technique

Une bonne coordination repose sur une méthode claire et reproductible. Voici les étapes que je mets systématiquement en œuvre.

1. Réception et analyse des plans des autres lots

Je récupère les plans CVC, plomberie, structure et SSI, puis je les superpose aux plans électriques. Cela permet d’identifier rapidement les zones de conflit potentielles.

2. Réunion de synthèse technique

Plutôt que de travailler chacun dans son coin, j’organise une réunion d’échange avec les autres BET ou entreprises pour :

  • Partager les besoins spécifiques de chaque lot.

  • Hiérarchiser les priorités (ex. : sécurité incendie avant confort).

  • Répartir les volumes disponibles (plafond, sol, murs).

3. Révision des cheminements

En fonction des contraintes identifiées, j’ajuste les tracés électriques :

  • Modification des niveaux (passage en faux-plancher au lieu de plafond).

  • Optimisation des volumes en fonction des réseaux prioritaires.

4. Vérification des réservations

Avant le coulage des dalles, je fournis un plan de réservation coté pour éviter les perçages tardifs et coûteux. Cette anticipation réduit fortement les reprises sur chantier.

Ce que j’intègre dans mes études pour faciliter la synthèse

Pour rendre la coordination efficace et lisible, j’intègre toujours dans mes livrables :

  • Des plans de synthèse au format DWG, échangeables entre tous les lots.

  • Des plans en couleur pour une lecture rapide (ex. : rouge = électricité, bleu = plomberie, vert = CVC).

  • Des tableaux de répartition des espaces techniques, pour clarifier l’usage des gaines et plafonds.

Ces supports permettent à chaque intervenant d’avoir une vision claire et partagée du projet.

Le petit plus : un climat de travail apaisé

Une coordination réussie, ce n’est pas seulement moins de litiges ou de surcoûts. C’est aussi :

  • Moins de stress pour les équipes sur le terrain.

  • Un meilleur climat de confiance entre entreprises.

  • Une ambiance de chantier plus sereine.

Au-delà des aspects techniques, la coordination contribue donc directement à la réussite collective du projet.

Conclusion : anticiper pour gagner en efficacité

L’électricité ne peut pas se concevoir isolément. Elle doit être pensée en interaction avec tous les autres corps d’état. La coordination technique, qu’elle passe par des réunions de synthèse ou par le BIM, est la clé pour éviter les conflits de réseaux et assurer la fluidité du chantier.

En résumé : anticiper, échanger, ajuster. Trois réflexes simples qui permettent de livrer des projets plus fiables, plus rapides et plus économiques.

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Nicolas Bompoil

Étude CFO/CFA en milieu industriel : particularités et points de vigilance

Bureau d’études indépendant spécialisé en électricité, j’accompagne les PME et installateurs dans la production de plans.Je réalise des plans d’exécution, schémas électriques, synoptiques et DOE.J’interviens en renfort ponctuel ou récurrent, à distance ou sur site selon vos besoins.
Un seul objectif : vous livrer des documents techniques pour avancer sans blocage.

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